Chambon le 14 avril 1916
Mon cher Armand
Je t’envoie ce petit souvenir, je ne sais si cela te fera plaisir, mais je le crois, nous nous sommes fait photographier dans les tranchées.Tu peux voir nous sommes à la porte d’une cabane. Je ne sais si tu va reconnaître la petite Rolande mais rien qu’à la ressemblance de son pauvre père. ...
Voici donc le second document historique qui qualifie le site.
Nous savions déjà que les habitants des fermes voisines étaient sollicités pour vendre, vin œufs, lait aux futurs "poilus", que les enfants venaient quémander du pain de guerre en guise de gâteaux, mais nos recherches dans la presse de l’époque n’avaient rien donné. Les habitants des "hauts de Chambon " avaient donc des contacts plus étroits dénués d’arrières pensées, avec ce secteur où venaient s’entraîner les jeunes "appelés". Alors que les instructions militaires parlaient toujours des fortifications, les gens ne se trompaient pas, ils les nommaient bien :
les tranchées
et on peut penser que c’était même un lieu de visite pour certains.
Mais que peut-on en dire sur la représentation de la guerre à l’arrière, si loin du front réel et pourtant présent : la petite Rolande est orpheline de son père et de deux de ses oncles à ce moment là !
Cette photographie, représentant la famille Leroy, la mère privée de son homme et ses trois enfants, tenant la petite fille qu’elle a en garde sur les genoux est une immense découverte pour nous les historiens protecteurs de ce site.
Elle nous pose beaucoup de questions sur " l’image " thème des Rendez-vous de cette année 2018.
MERCI de ta sagacité CHRISTIANE